CONVERSION DE L'ÉNERGIE STOCKÉE DANS LA MATIÈRE ORGANIQUE
				
				I. Combustion des matières organiques
1. Notion de combustion
Définition
Une combustion est une transformation chimique d'oxydoréduction au cours de laquelle le système libère de l'énergie : c'est une réaction exothermique. 
Elle s'accompagne donc d'une hausse systématique de température du milieu extérieur.
2. Réactifs et produits d'une combustion
* Une combustion se caractérise par le contact de deux réactifs :
 le 
combustible, qui est l'espèce chimique qui brûle ; c'est celui des réactifs qui a subi une 
oxydation.
 le 
comburant, qui est l'espèce chimique qui aide le combustible à brûler (généralement il s'agira du dioxygène 

). C'est celui des réactifs qui a subi une 
réduction. 
Propriété
Lors d'une 
combustion complète, tout le combustible a réagi (= réaction totale, le dioxygène étant généralement en excès) et les produits formés sont le dioxyde de carbone (

) et l'eau (

).
3. Combustibles organiques usuels
* Les combustibles utilisés dans la vie quotidienne sont essentiellement d'origine fossile. 
Ils résultent de la décomposition d'organismes vivants effectuée pendant plusieurs millions d'années.
* Les alcanes et les alcools sont privilégiés comme combustibles car ils ont une forte énergie massique ou volumique :
 Le gaz naturel est composé d'hydrocarbures gazeux constitués de méthane 
})
 (en grande majorité), d'éthane 
})
, de propane 
})
 et de butane 
})
. 
Il est rendu odorant par l'ajout de THT (tétrahydrothiophène) ;
 Certaines cheminées ou poêles fonctionnent à l'éthanol 
}) 
 
II. Réaction de combustion des alcanes et des alcools
1. Notion d'alcane et d'alcool 
Ces deux notions sont 
abordées dans la fiche suivante :
 Structure des entités organiques
 Structure des entités organiques 
2. Réaction de combustion d'un alcane ou d'un alcool
* Comme nous l'avons vu précédemment, la réaction de combustion d'un alcane ou d'un alcool est une 
réaction d'oxydoréduction entre l'une des deux espèces organiques et le dioxygène, les produits formés étant le dioxyde de carbone et l'eau.
* Remarque : pour plus d'information sur une réaction d'oxydoréduction, 
se référer à la fiche suivante :
 Réaction d'oxydoréduction 
*
 Réaction d'oxydoréduction 
* Ces réactions exothermiques s'effectuant à des températures élevées, on suppose que cette transformation entre ses réactifs et ses produits se fait à l'
état gazeux.
3. Équation-bilan d'une réaction de combustion
a. Combustion d'un alcane (cas général)
* Les 
couples 
 en jeu sont :
 
 ;
 
.
* Les 
demi-équations électroniques, dans le 
sens de la réaction effective, sont les suivantes :
 H^+ + (6n + 2)e^-)
 ;
 
.
* On remarque que le nombre d'électrons 
n'est pas le même, on va donc multiplier la première demi-équation par 

 et la deuxième demi-équation par 
)
, on aura donc 
)
 électrons : 
 H^+ + (6n + 2)e^- \textcolor{blue}{)\times 4})
 ;
  \times (6n + 2)})
.
* Finalement, l'équation de la réaction (une fois simplifiée) sera : 
H_2O}) b. Combustion d'un alcool (cas général)
*
b. Combustion d'un alcool (cas général)
* Les 
couples 
 en jeu sont :
 
 ;
 
.
* Les 
demi-équations électroniques, dans le 
sens de la réaction effective, sont les suivantes :
 H_2O = nCO2 + 6nH^+ + 6ne^-)
 ;
 
.
* On remarque que le nombre d'électrons 
n'est pas le même, on va donc multiplier la première demi-équation par 

 et la deuxième demi-équation par 

, on aura donc 

 électrons : 
 H_2O = nCO2 + 6nH^+ + 6ne^- \textcolor{blue}{)\times 4})
 ;
  \times 6n})
.
* Finalement, l'équation de la réaction (une fois simplifiée) sera : 
 H_2O}) c. Remarque importante
*
c. Remarque importante
* Généralement, il ne sera pas nécessaire de refaire toutes les étapes d'écriture d'une équation-bilan d'oxydoréduction.
* En effet, on peut équilibrer ces réactions directement en commençant par équilibrer le carbone et l'oxygène et en terminant par l'hydrogène, selon le 
principe de Lavoisier. 
Pour cela, il est conseillé de lire attentivement le §II. 4. 
de la fiche suivante :
 Les transformations chimiques 
d. Exemples
* Combustion du propane
 Les transformations chimiques 
d. Exemples
* Combustion du propane : 
} + 5O_2_\text{(g)} \rightarrow 3CO_2_\text{(g)} + 4H_2O_\text{(g)})
 (l'équilibrage de cette équation-bilan est détaillé dans la fiche ci-dessus) ;
* Combustion de l'éthanol : 
} + 3O_2_\text{(g)} \rightarrow  2CO_2_\text{(g)} + 3H_2O_\text{(g)})
.
III. Energie libérée au cours d'une combustion 
1. Énergies disponibles dans une molécule
a. Énergie de liaison 
* La formation d'une liaison covalente entre deux atomes est une transformation qui conduit à libérer de l'énergie : 
on dit qu'il s'agit d'un processus 
exothermique. A l'inverse, la rupture d'une liaison covalente entre deux atomes d'une molécule requiert 
de l'énergie (dite 
énergie de liaison) : on dit qu'il s'agit d'un processus 
endothermique. 
Définition
 Pour une liaison covalente entre deux atomes, l'énergie de liaison est égale à l'
énergie nécessaire pour rompre une mole de cette liaison entre les deux atomes pris à l'état gazeux : 
} \rightarrow  A_{(g)} + B_{(g)})
.
 Elle s'exprime en kilojoules par mole (

 ou 

).
  Plus la liaison à rompre est forte, plus la quantité d'énergie qu'il faudra fournir est importante. 
Cette énergie à fournir peut par exemple l'être sous forme thermique. 
Propriété
Au cours d'une transformation chimique, des liaisons covalentes sont rompues et d'autres sont formées. 
Définition
 L'énergie molaire de cohésion est égale à l'énergie nécessaire à une mole d'une molécule pour la dissocier en tous ses atomes constitutifs. 
En d'autres termes, elle est égale à la 
somme de toutes les énergies de liaison entre les atomes constituant cette molécule.
 Ainsi, si on note 

 l'énergie de la liaison covalente entre deux atomes A et B, on peut écrire :
 
 Elle s'exprime donc également en kilojoules par mole (

 ou 

).
 2. Énergie molaire de la réaction de combustion
Définition
 Au cours d'une combustion, l'énergie molaire de la réaction correspond au 
bilan des énergies consommées 
(= liaisons dans le combustible et le comburant - les réactifs - 
qui se rompent et libérées (= énergies dans le dioxyde de carbone et l'eau - les produits - qui se forment).
 Elle correspond donc à la 
somme algébrique des énergies de liaisons rompues et formées sur la base de l'équation-bilan de la combustion :
 - \sum_{j} D_{A_j-B_j} (\text{formées})}) 
  : 
 L'équation-bilan de la réaction de combustion est 
} + 2O_2_\text{(g)} \rightarrow CO_2_\text{(g)} + 2H_2O_{(\ell)})
 ;
 Si on décompose cette combustion :
 - les 
4 liaisons 

 du méthane 

 sont rompues ;
 - la liaison 

 du dioxygène 

 est rompue ;
 - les 2 liaisons 

 du dioxyde de carbone 

 sont formées ;
 - les 2 liaisons 

 de l'eau 

 sont formées ;
 - étant donnée que les énergies de liaisons sont prises à l'état gazeux, 
il faut tenir compte d'un changement d'état 

 pour l'eau : 
il s'agit d'une chaleur latente (ou énergie massique de changement d'état) de liquéfaction (= l'inverse de la chaleur latente de vaporisation). 
En cas de besoin, se référer 
à la fiche suivante :
 Les transformations physiques
 Les transformations physiques 
 En tenant compte des coefficients stoechiométriques, l'énergie molaire de la réaction de combustion du méthane s'écrit :
 
 
 
3. Cas de la combustion des alcanes et des alcools en phase gazeuse
a. Une réaction exothermique
* Avec l'exemple traité ci-dessus, on constate que l'énergie molaire d'une réaction de combustion est 
négative. 
Cela permet donc de confirmer que de l'énergie est 
libérée au cours de cette transformation : c'est bel et bien une réaction 
exothermique.
* La totalité de cette énergie cédée à l'extérieur du système chimique l'est sous forme 
thermique.
b. Énergie libérée au cours d'une combustion
Définition
Connaissant la quantité de matière de combustible introduite dans une réaction de combustion complète (= en supposant que celle-ci sera totale), 
l'énergie libérée au cours de cette combustion s'écrit :
 
 
 est l'énergie libérée lors de la combustion (en 

) ;
 
 est la quantité de matière du combustible introduite dans la combustion (en 

) ;
 
 est l'énergie molaire de la réaction de combustion étudiée (en 

).
Définition
 
 Le pouvoir calorifique d'un alcane ou d'un alcool, noté 
)
 correspond à l'
énergie thermique libérée par une combustion complète de 1 kg de combustible ;
 C'est l'opposé de l'énergie libérée au cours d'une réaction de combustion par unité de masse.
  C'est donc une 
grandeur positive, qui s'exprime généralement en 

 ou 

.
 IV. Combustions et enjeux de société
1. Dépendance des sociétés modernes aux énergies fossiles
* L'économie du monde actuel repose principalement sur l'utilisation d'
énergies fossiles, 
à savoir :
 le pétrole, 
 le charbon 
 et le gaz naturel. 
* La 
consommation d'énergie fossile se 
répartit majoritairement dans les 
secteurs :
 du transport, 
 de l'industrie, 
 de l'énergie et de l'électricité, 
 et du bâtiment (chauffage des bâtiments résidentiels et tertiaires). 
* Le 
pétrole est utilisé à plus de 
60% dans le domaine des transports pour faire avancer 
des voitures et des camions (transport terrestre), mais aussi des bateaux (transport maritime)
et des avions (transport aérien). Chacun de ces modes de transport utilise presque 
exclusivement le pétrole comme énergie. Le reste du pétrole est surtout utilisé en 
pétrochimie pour produire des objets contenant du plastique, matériau omniprésent 
aujourd'hui. 
* Le 
charbon est utilisé à plus de 
67% pour produire de l'électricité, principalement via 
des centrales électriques à charbon. Le reste du charbon est utilisé pour produire de 
l'acier (car c'est un alliage de fer et de carbone) et du 
ciment.
* Le 
gaz naturel est quant à lui utilisé dans environ 
25% de la production d'électricité 
mondiale. Le reste du gaz naturel est surtout utilisé pour le 
chauffage des bâtiments 
résidentiels et tertiaires et dans les 
fours et chaudières industriels.
* Toutes ces énergies sont utilisées en les brûlant, c'est-à-dire via une 
réaction de combustion :
 essence ou gasoil issus du pétrole dans un moteur à combustion (voiture, camion) ;
 charbon dans une centrale électrique (à charbon) ;
 combustion du gaz naturel pour le chauffage domestique.
 Les produits de ces combustions, comme par exemple le dioxyde de carbone (CO
2), 
ont un 
fort impact sur l'environnement (par exemple le réchauffement climatique) et 
peuvent être dangereux pour l'Homme.
2. Dangers associés aux combustions
* Le dioxyde de carbone CO
2 est un des 
gaz à effet de serre responsables du réchauffement 
climatique. Les émissions de ce gaz sont principalement dues à la combustion des énergies 
fossiles citées plus haut :
 le 
charbon contribue à environ 40% pour les émissions mondiales de dioxyde de carbone dues aux énergies fossiles ; 
 le pétrole y contribue à environ 35% 
 et le gaz naturel 21%. 
* Le dioxyde de carbone 
n'est pas le seul produit d'une combustion ayant un impact environnemental. 
Par exemple, lors d'une combustion, les atomes d'oxygène se lient avec les atomes d'azote contenus dans l'air pour former des 
oxydes d'azote appelés 
usuellement NO
x. Ces gaz sont partiellement responsables des pluies acides. On peut également citer le méthane ou encore l'ozone troposphérique.
* A côté de l'impact environnemental, les combustions présentent également des 
dangers pour 
les personnes (risque d'incendies, pouvant causer de graves brûlures voire la mort). 
Un type de combustion, dite 
incomplète, est particulièrement dangereuse pour les individus. 
Une combustion est incomplète lorsque le dioxygène est en quantité insuffisante, 
c'est-à-dire quand il n'y a pas assez d'air. Les combustions incomplètes produisent 
des suies (particules très fines) et du monoxyde de carbone CO. Ce dernier est très 
dangereux pour l'homme car il se fixe très fortement sur l'hémoglobine du sang à la 
place du dioxygène, empêchant ainsi une oxygénation correcte du corps. De plus, il est 
inodore et incolore, donc quasiment indétectable par l'Homme. Les oxydes d'azote NO
x 
produits lors de combustions sont également nocifs pour l'Homme.
3. Alternatives aux énergies fossiles
* La consommation massive d'énergies fossiles pose aujourd'hui deux problèmes : 
 ces énergies sont disponibles en quantité limitée sur Terre ;
 l'utilisation (autrement dit, la combustion) de ces énergies est fortement émettrice de CO
2.
* Le premier problème montre que le 
modèle économique actuel basé sur la consommation massive 
de charbon, pétrole et gaz n'est pas durable. Le second problème va conduire à une 
augmentation de la température moyenne à la surface du globe de quelques degrés, ce qui 
va vraisemblablement conduire à des catastrophes climatiques puis humaines largement sous-estimées.
* Pour réduire les émissions de dioxyde de carbone et l'utilisation d'énergies fossiles, 
une piste serait d'avoir recours aux 
énergies dites renouvelables en tant que substituts, notamment :
 la géothermie, 
 l'énergie solaire, 
 l'énergie éolienne. 
* La position du nucléaire dans les énergies renouvelables et non renouvelables n'est pas 
clairement définie, mais cette énergie a l'avantage d'être très peu émettrice de CO
2 une 
fois la centrale nucléaire mise en fonctionnement : on peut donc consensuellement parler d'
énergie décarbonée.
* Cependant, les énergies solaire et éolienne sont des 
énergies très diffuses 
(il faut énormément d'éoliennes ou de panneaux solaires pour égaler la puissance 
d'une centrale nucléaire d'une puissance d'1 GW par exemple) et 
ne fonctionnent pas en permanence 
car sont tributaires de l'ensoleillement et du vent. En effet, les installations solaires 
photovoltaïques ont en moyenne un facteur de charge (= pourcentage du temps sur une année où ces installations fonctionnent 
effectivement) de 15% et les parcs éoliens français 20%. 
* Par conséquent, à côté des énergies renouvelables, il est nécessaire de 
stabiliser la fréquence du réseau à 50 Hz :
 soit en ayant des 
moyens de stockage de cette électricité colossaux, via des batteries 
(trop onéreuses pour l'heure, sans compter le coût d'adaptation du réseau électrique) ou des STEP (Station de Transfert d'Energie par Pompage) par exemple 
 soit en 
couplant ces énergies à des centrales électriques conventionnelles (charbon, pétrole, gaz ou nucléaire) : 
cette deuxième option, beaucoup moins onéreuse, devrait privilégier la technologie nucléaire, la seule offrant un 
moyen décarboné de production d'électricité. 
C'est le choix fait actuellement par la France pour produire son électricité. Ce mix électrique {renouvelable + nucléaire} est 
décarboné à plus de 90%.
V. Ouverture à la notion d'enthalpie (hors programme de 1ère générale)
1. Notion d'enthalpie
* La thermodynamique chimique (ou thermochimie) considère l'aspect énergétique des réactions chimiques 
et tente notamment de répondre à la question "
La réaction peut-elle se produire ?", en se basant sur les
énergies relatives des réactifs et des produits. 
* En chimie, on effectue souvent l'étude énergétique
du système grâce à une grandeur thermodynamique qu'on nomme 
enthalpie, notée 

. Ce nom
est formé du préfixe 
en-, qui signifie "dans", et du grec 
thalpein, qui signifie "chauffer".
C'est une grandeur thermodynamique adaptée à l'étude des transformations à 
pression constante, 
ce qui est souvent le cas en chimie, où le système étudié est souvent en équilibre avec l'atmosphère, 
à la pression 

.
* L'enthalpie 

 s'exprime généralement en 

 ou en 

 si l'on s'intéresse 
à l'enthalpie d'une mole de constituant : on parle alors d'enthalpie molaire, notée 

. Considérons 
la réaction chimique à pression constante 

. La variation d'enthalpie 

entre l'état final 

 et l'état initial 

 décrit la chaleur cédée ou absorbée au milieu extérieur :
 = H_B - H_A = \Delta H}) 
 Si 

, la réaction nécessite de la chaleur 
(qui sera fournie par le milieu extérieur), elle est dite 
endothermique.
 Si 

, la réaction libère de la chaleur (qui sera cédée au milieu
extérieur), elle est dite 
exothermique. 
* Remarques : 
 Par abus de langage, on confond souvent les termes "chaleur" et "enthalpie".
 En pratique, l'enthalpie 

 d'un système n'est pas connue de 
façon absolue et on ne peut mesurer que des 
variations d'enthalpie 
. 
Cependant, on peut définir une échelle de valeurs de l'enthalpie pour des 
corps purs, ce qui 
suppose de définir arbitrairement un zéro pour l'enthalpie (autrement dit une 
valeur de référence
à partir de laquelle on pourrait calculer les enthalpies d'espèces chimiques autres que des
corps purs) ainsi qu'un état dit "standard".
2. Notion d'état standard
* Un système est dit dans son 
état standard s'il est à l'équilibre de pression à la pression 
standard 

. 
L'exposant "
o" se prononce "standard".
L'état standard peut être défini à une température 

 quelconque, par conséquent 
il existe une infinité d'états standards possibles. L'état standard le plus courant est 
cependant celui défini à 25°C (298 K) auquel se réfèrent les valeurs de l'enthalpie consignées
dans les tables thermodynamiques.
* Cet état peut donc être 
réel ou 
fictif. Prenons de l'eau à une température 

sous une pression 

. Dans ces conditions, l'eau est gazeuse. Son état 
standard est donc également de l'eau gazeuse à 50°C et 1 bar. Or, dans ces conditions, l'eau est liquide. 
L'état standard ici considéré est donc un état fictif.
* On appelle 
enthalpie standard, notée 

, l'enthalpie du système mesurée sous
la pression standard 

. Cette enthalpie, 
indépendante de la pression, dépend
de la température 

 et de la composition du système (i.e. la quantité de matière de chaque constituant).
* Remarque : le changement d'état physique d'un corps pur conduit
également à une variation d'enthalpie. On parle d'
enthalpie molaire de changement d'état (ou de chaleur
latente molaire).
3. Réaction de formation et enthalpie standard associée
a. Enthalpie standard de réaction
* Considérons la réaction d'équation : 
 
où 

, 

, 

, 

, et 

 sont 
les espèces chimiques intervenant dans la réaction. 
* On peut réécrire cette équation de la 
façon suivante : 

.
Il suffit en effet d'attribuer des coefficients stoechiométriques négatifs aux 
réactifs et de les mettre du même côté que les produits dans l'équation de réaction. 
* De façon
générale, en prenant 

 espèces chimiques 

 intervenant dans 
une réaction, l'équation de celle-ci peut s'écrire :
 
où 

 sont les coefficients stoechiométriques : 
 positifs pour les produits 
 et négatifs pour les réactifs de la réaction. 
Enthalpie de réaction
 
L'enthalpie de réaction de la réaction ci-dessus est définie par :
 
L'indice 

 au niveau du symbole Delta signifie "réaction". Elle s'exprime en 

.
 Enthalpie standard de réaction
 
Si la pression du système est égale à la pression standard 

, 
l'enthalpie de réaction est appelée 
l'enthalpie standard de réaction :
 
Elle s'exprime également en kJ/mol.
 : cette dernière formule nécessite de connaître les enthalpies molaires standard 

, 
dont les valeurs vont dépendre de la référence arbitraire choisie (voir plus haut), leur mesure étant impossible en pratique. 
On préfère donc travailler avec des 
variations d'enthalpie, qui elles sont 
mesurables et vont aussi nous permettre de calculer 
l'enthalpie standard de réaction 

.
b. Réaction standard de formation et enthalpie standard de formation
* On a précédemment vu ce qu'était l'état standard d'une espèce chimique : c'est
cette même espèce chimique, à la même température 

, dans le même état physique mais sous la pression
standard 

. Comme on impose que l'état physique de l'espèce
reste le même, cet état peut être un état fictif. On définit ici ce qu'est
l'état standard de référence, nous en aurons besoin pour aborder le concept de réaction standard de formation.
État standard de référence d'un élément chimique
L'état standard de référence d'un élément chimique à la température 

 est le corps pur simple (i.e. constitué d'un seul type d'atomes) 
constitué de cet élément, 
le plus stable thermodynamiquement, pris dans son état standard (

) à la température 

.
  Par exemple, à 25°C, 
})
, 
})
, 
})
 et 
})
 
(carbone graphite) sont des états standard de référence.
Réaction standard de formation
La 
réaction standard de formation d'un composé chimique, à la température 

, est la réaction de formation
d'une mole de ce composé chimique à partir de ses corps purs simples constitutifs 
pris dans leur 
état standard de référence à cette même température 

.
 : Plaçons-nous à 25°C et prenons le butane 
})
.
Le butane est constitué des éléments carbone 

 et hydrogène 

. Sous une pression de 1 bar et une température
de 25°C, l'état standard de référence du carbone est le graphite, noté 
})
, et celui
de l'hydrogène est le dihydrogène gazeux, 
})
. La réaction standard de formation
du butane à 25°C est donc :
} + 5H_2_\text{(g)} = C_4H_{10}_\text{(g)}) 
Par définition, l'enthalpie standard associée à cette réaction est appelée 
enthalpie standard
de formation du butane (à 25°C).
Enthalpie standard de formation
L'
enthalpie standard de formation d'un composé chimique est l'enthalpie de réaction associée
à sa réaction standard de formation. On la note 

 et elle s'exprime également en

. L'indice 

 au niveau du symbole Delta signifie "formation".
 : cette définition implique que les enthalpies de formation des états standard de référence sont 
nulles.
Par exemple, à 25°C, les enthalpies standard de formation du dioxygène gazeux 
})
, du dihydrogène gazeux 
})
,
du diazote gazeux 
})
 et du carbone graphite 
})
 sont nulles :
}) = \Delta_f H^\circ(H_2_\text{(g)}) = \Delta_f H^\circ(N_2_\text{(g)}) = \Delta_f H^\circ(C_\text{(gr)}) = 0\ \text{à}\ T = 25°\text{C}) *
* Maintenant que nous avons défini ce qu'est une enthalpie standard de formation, il existe une loi
qui va nous permettre de calculer l'enthalpie standard de réaction 

 en fonction
des enthalpies standard de formation 

 des composés chimiques intervenant dans la réaction, i.e.
des enthalpies standard de formation des produits et des réactifs.
c. Loi de Hess
Loi de Hess
 
Soit la réaction d'équation 

 ayant lieu à la température 

, où :
 
 si 

 est un produit 
et 

 si 

 est un réactif.
L'enthalpie standard de réaction définie dans la section 
V.3.a. à partir des enthalpies molaires
peut encore s'exprimer à partir des enthalpies standard de formation 

 des composés
chimiques 

, c'est 
la loi de Hess : 
 
 : 
 L'équation de la réaction standard de formation du butane est 
} + 5H_2_\text{(g)} = C_4H_{10}_\text{(g)})
.
 D'après la loi de Hess, on a 
})- 4\Delta_f H^\circ(C_\text{(gr)}) - 5\Delta_ fH^\circ(H_2_\text{(g)}))
.
 Or, par définition, puisqu'il s'agit de la réaction standard de formation du butane, 
}))
, 
ce qui est bien le cas puisque 
})
 et 
})
 étant des états standard de référence, leur enthalpie standard de formation est nulle.
4. Réaction de combustion et enthalpie standard associée
* Considérons une réaction de combustion, par exemple d'un alcane ou d'un alcool. L'enthalpie standard
de réaction associée est appelée 
enthalpie standard de combustion et est notée 

.
L'indice 

 au niveau du symbole Delta signifie "combustion". Elle s'exprime en 

 et indique
la variation d'enthalpie nécessaire pour la combustion d'une mole de l'alcane ou de l'alcool
considéré. Comme c'est une réaction 
exothermique, on s'attend à avoir 

.
* Exemple : réaction de combustion du butane 
})
.
 L'équation de la réaction de combustion du butane s'écrit : 
} + \dfrac{13}{2}O_2_\text{(g)} = 4CO_2_\text{(g)} + 5H_2O_{(\ell)}) 
 D'après la loi de Hess, on a :
 
}) + 5 \Delta_f H^\circ(H_20_{(\ell)}) - \Delta_f H^\circ(C_4H_{10}_\text{(g)}) - \dfrac{13}{2} \Delta_f H^\circ(O_2_\text{(g)})) 
 Par définition, comme il s'agit de la réaction de combustion du butane, 
}))
 et :
 
}) = 4 \Delta_f H^\circ(CO_2\text{(g)}) + 5 \Delta_f H^\circ(H_20_{(\ell)}) - \Delta_f H^\circ(C_4H_{10}_\text{(g)})-\dfrac{13}{2} \Delta_f H^\circ(O_2_\text{(g)})) 
 En prenant les enthalpies standard de formation à 25°C, l'application numérique donne :
 
}) = 4 \times (-393,52\ \text{kJ/mol}) + 5 \times(-285,10\ \text{kJ/mol}) - (-124,78\ \text{kJ/mol}) - \dfrac{13}{2} \times 0) 
}) = -2874,80\ \text{kJ/mol}}) 
} < 0)
, la réaction de combustion du butane est exothermique.