Bonjour,
il paraît que le forum de physique tombe en déshérence... alors je me lance.
C'est un problème pratique, que la physique doit pouvoir résoudre.
Chez moi, l'eau chaude est fabriquée hiver comme été par une chaudière au gaz de ville. Il y a donc un réservoir qui contient l'eau chaude, situé au sous-sol (à ne pas confondre avec l'abominable chauffe-eau à la bouteille de gaz, en service dans mon pied à terre de vacances, dont j'ai déjà parlé dans des JFF )
Quand je pars pour deux ou trois jours, je ne coupe pas la chaudière à gaz. Mais quand je pars une semaine, je la coupe, et elle reste juste sur veilleuse. En rentrant, je la rallume, et elle se relance immédiatement pour chauffer l'eau. Si on veut prendre une douche, on attend un peu, c'est tout.
Je me demande quelle est la logique de tout ça... j'ai déjà entendu dire "Je ne coupe pas ma chaudière (ou mon ballon d'eau chaude), de toute façon, ça consomme plus pour chauffer l'eau que pour la maintenir chaude. Je ne trouve pas ça bien logique, en fait.
Allez, un physicien pour m'expliquer la théorie de tout ça ?
Merci
Bonjour borneo,
C'est un grand plaisir de te voir sur ce site !
"Déshérence" ? Je ne le crois vraiment pas.
Ce terme, guère approprié, a été employé par quelqu'un qui, sans avoir jamais aidé qui que ce soit, n'ayant pas de réponse à sa question en quelques minutes a cru pouvoir en tirer une conclusion...
Baisse de fréquentation ? Très probablement. Est-elle ou non proportionnelle à l'importante baisse (en France) des horaires consacrés aux sciences physiques ? Une étude à mener...
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Une réponse qualitative.
Au temps t1 l'eau est chaude et tu quittes ta maison
Au temps t2 tu es revenue dans ta maison et veux retrouver cette eau chaude (mais sagement, tu as accepté de devoir "attendre un peu" depuis que tu es rentrée).
Procédure P1 : avoir laissé en marche
Procédure P2 : avoir arrêté
Quelle que soit la procédure, il faut, pour retrouver en t2 la température qu'avait l'eau en t1, chauffer pour compenser les pertes de chaleur entre t1 et t2
Or, ces pertes sont, à chaque instant, proportionnelles à la différence de température entre l'eau et la température extérieure.
Donc ces pertes sont d'autant plus faibles que la température de l'eau est basse (quand la température de l'eau est revenue à la température extérieure les pertes sont nulles...).
Puisqu'il y aura d'autant moins de frais pour avoir l'eau chaude au temps t2 que les pertes auront été faibles, j'en conclus qu'il vaut mieux utiliser la procédure P2, c'est-à-dire avoir tout arrêté.
J'attends avec intérêt l'avis de J-P
Je suis tout à fait d'accord avec Coll du point de vue énergétique.
Mais attention quand même à un autre problème plus épineux (à mon avis).
La profifération éventuelle des salmonelles. (qui peuvent être très dangereuses voire mortelles).
De mémoire :
A basse température (en dessous de 20 °C), les salmonelles sont présentes dans l'eau mais en faible quantité (non dangereuse) et ne prolifèrent pas.
A haute température (> 60°C), les salmonelles sont "tuées" et donc leur quantité diminue très vite.
A moyenne température (disons de 30°C à 50°C) les salmonelles prolifèrent (avec un pic de croissance entre 35 et 40°C).
Suivant le cycle ON-OFF de la chaudière et l'inertie thermique du réservoir d'eau ... on pourrait bien se trouver, dans certaines circonstances, avec une concentration dangereuse de salmonelles dans l'eau.
Pour ce point de vue : (danger des salmonelles), le mieux est de laisser la chaudière allumée en permanence et réguler l'eau du réservoir aux alentours de 60°C... (et donc que penser de certains types de chaudières "basse température" ?
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Peut être se renseigner chez des spécialistes (pour les salmonelles) en ce domaine (des vrais ...)
Dans mon message, je n'ai pas mentionné (à tort) le risque par les légionnelles ...
J'ai trouvé ce lien où on en parle un peu :
Dans ce lien, on trouve (entre autres choses), ce qui suit :
Bonjour J-P
Merci beaucoup pour cet éclairage d'importance.
Un grand hôpital parisien (vitrine de ce que l'on peut faire de bien dans le domaine) a dû condamner son installation (toute neuve) d'eau chaude à cause des légionnelles.
Ils sont passés d'un système centralisé (aux kilomètres de canalisation) à un système totalement éclaté. L'eau chaude est produite au moment de son utilisation et service par service. Tous les robinets d'eau chaude ont été équipés de filtres.
Ce n'est certainement pas un sujet à prendre à la légère.
Il est vraiment utile de savoir que l'intervalle de 25 °C à 45 °C est dangereux. Merci !
Merci pour vos réponses
Mon souci était énergétique, je n'avais pas du tout envisagé la question au point de vue bactériologique.
Bonjour,
je complète ma question au sujet du chauffage. Certains chauffagistes disent que lorsqu'on s'absente, il ne faut pas couper (ou baisser) le chauffage, car pour remonter en température, on consommera autant, voire davantage.
Je rapproche ce problème de la question du chauffe-eau. Je ne vois pas pourquoi on consommerait autant en coupant et en rallumant le chauffage qu'en le laissant tourner.
Je veux bien un éclairage scientifique à cette question.
Merci
Bonsoir
Le problème est effectivement quasiment le même et je suis tout à fait d'accord avec le message du 29-06-12 à 10:47 de Coll. On peut d'ailleurs faire une étude quantitative simple à partir du premier principe de la thermo que l'on applique à la maison et à son contenu, l'ensemble étant assimilé à un système fermé en absence d'occupants. L'application du premier principe entre l'instant de date t1 où on quitte la maison à sa température de confort T1 et l'instant de date t2, au retour des occupants, tel que la température est redevenue égale à T1 ou restée égale à T1 selon que le chauffage est maintenu ou non. La quantité totale de chaleur reçue est Q=0 puisque la variation d'énergie interne est nulle et que W=0.
Or Q=Qc+Qp avec :
Qc : quantité de chaleur fournie par le système de chauffage ;
Qp : quantité de chaleur cédée à l'air ambiant plus froid de température variable Te(t). La loi de Newton conduit à :
avec Ti(t) : température intérieure, décroissante si chauffage coupé ; G : constante dépendant de la maison et de son isolation thermique.
Ainsi la quantité de chaleur coûteuse, fournie par le dispositif de chauffage, a pour expression :
Il est clair que plus Ti(t) est faible, plus Qc est petit. Il faut donc couper le chauffage, quitte à demander à un voisin de confiance de venir le rétablir quelques heures avant le retour pour un meilleur confort.
Petit complément : Matlab-Simulink mais aussi Scilab-Xcos proposent des simulations numériques à ce sujet qui illustrent bien mon précédent message...
Encore une précision ; mon expression de Qp ne tient pas compte de la quantité de chaleur transférée par rayonnement.
La quantité entrante l'hiver (peu de soleil ) dans une maison non occupée (volets fermés) est sûrement négligeable. La quantité sortante est également très faible mais fonction croissante de la température intérieure Ti. L'existence de ce rayonnement ne peut que renforcer la conclusion de mon premier message...
Merci beaucoup. Je vais étudier vos réponses.
J'ai du mal à comprendre pourquoi les chauffagistes affirment qu'il ne faut surtout pas couper le chauffage quand on est absent, pourquoi ils disent que ça coûtera plus cher de remonter en température. C'est ce qu'on lit partout, même sur des sites qui semblent sérieux.
En répandant cette légende urbaine, ils privent les usagers d'économies. Et ils font consommer plus à la collectivité. Ce sera compliqué de faire entendre raison à ceux qui y croient dur comme fer.
Merci pour la précision concernant le rayonnement. Chez moi, ce n'est pas nul, car je laisse les volets ouverts dans une pièce exposée sud à cause des plantes vertes. Le chauffage n'est pas éteint, mais mis hors gel à 12 degrés dans la pièce où sont les plantes, et au minimum dans le reste de la maison.
Je fais comme ça depuis toujours, je suis contente d'avoir eu raison là-dessus, contre l'avis des plombiers.
Bonjour,
Pour ce qui est du chauffagiste, je pense qu'il raisonne de manière "instantanée" : quand on remet la consigne à 19°C, la chaudière fonctionne bien plus qu'à l'accoutumée, mais cette consommation supplémentaire est inférieure à celle économisée, ce qui ne peut ne se voir comme si on raisonne de manière "intégrale".
Merci pour cette réponse. On trouve cette théorie un peu partout.
Je reviens au problème du cumulus. Je ne suis plus concernée, j'ai un chauffe-eau instantané, mais la question me motive toujours.
Voilà ce que je lis sur un site qui semble sérieux :
Bonjour,
Merci gbm
Bonjour à tous
Bonsoir à tous
Effectivement, certains professionnels ne semblent pas persuadés de l'intérêt d'une coupure de chauffage sur une courte durée, peut-être à cause des anciennes chaudières difficiles à régler... Maintenant, les dispositifs de chauffages sont programmables et très réactifs.
Voici une illustration graphique montrant l'intérêt de la coupure du chauffage sur une durée relativement faible : la température ne baisse que de 3°C entre la coupure du chauffage entre les instants de dates t1 et t3 avec T1=20°C et Te=5°C supposée fixe sur une courte durée.
Pendant la période d'absence (entre t1 et t2) maintenir la température constante et égale à T1 entraîne une consommation d'énergie proportionnelle à l'aire entre les courbes noire et bleue (aire d'un rectangle de largeur (t2-t1)
En supposant la coupure du chauffage entre t1 et t3 puis la remise du chauffage entre t3 et t2 pour un maximum de confort au retour des habitants, la consommation d'énergie est proportionnelle à l'aire entre la courbe rouge et la courbe bleue.
L'économie d'énergie est bien réelle et est proportionnelle à l'aire de la surface entre la courbe rouge et la courbe noire.
Les personnes qui travaillent avec un horaire fixe hors de leur habitation dotée d'une installation de chauffage moderne, ont tout intérêt à programmer celle-ci de façon à couper le chauffage à l'heure de départ et le rétablir une heure avant leur retour (durée à régler en fonction de la qualité de l' isolation thermique et de la puissance de chauffage);
PS : tenir compte de la variation en fonction du temps de Te modifierait légèrement l'allure de la courbe rouge ( il ne s'agirait plus de branches d'exponentielles) mais ne changerait pas la conclusion.
Merci à vous tous
Comme j'ai compris de mes années d'enseignante qu'on ne fait pas boire un âne qui n'a pas soif, je vais renoncer à convaincre les uns et les autres qu'il s'agit d'une légende urbaine.
Autant que comprends qu'un consommateur lambda écoute son installateur, autant j'ai du mal à admettre que ça perdure sur les sites d'entreprises qui installent des chaudières et chez les fournisseurs d'énergie.
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